Comment être bien dans son travail ?

Avec un tel nom, l’équipe de bien dans mon travail se devait de réaliser un article sur comment être bien dans son travail. Parler de bien-être au travail est à la mode et c’est une bonne chose au fond. Est-ce pour autant un élément réellement pris en compte par les salariés et leurs employeurs ? Même si c’est lié, il ne s’agit pas de parler d’efficacité ou de satisfaction au travail, se sentir bien dans son travail dépend de différents points que nous allons aborder dans cet article.
Les bonnes questions à se poser pour être bien dans son travail
Il existe une question qui a le pouvoir de vous éclairer sur la situation si vous y répondez avec franchise. Vous la connaissez probablement déjà et pourtant vous ne vous l’êtes peut-être pas posée au sujet de votre travail. Cette question c’est « Pourquoi ? »
Pourquoi fait-on ce travail ?
Cette question « Pourquoi je fais ce travail ? » est primordiale pour savoir si l’on est bien dans son travail. Y répondre n’est pas la chose la plus aisée et il n’y a pas de bonne ni de mauvaise réponse. Cependant, pour savoir si on est bien dans son travail, il faudra prendre en compte tous les éléments.
Dans cet article, l’idée est de donner des clés pour mieux analyser une situation professionnelle. Nous tenterons ainsi d’aider le lecteur à répondre à cette question en présentant une théorie pertinente : la théorie des ancres. Mais pour comprendre la théorie des ancres, il est intéressant de passer par une autre théorie : la pyramide des besoins humains de Maslow.
Qu’est-ce qui motive dans un métier ?
Personne ne veut d’un travail nourricier qui ne donne aucune satisfaction et qui n’éveille pas l’enthousiasme. La réalité c’est que des métiers comme ceux-ci, il y en a beaucoup. D’où les nombreuses reconversions professionnelles suite à la crise sanitaire qui a occasionné une prise de conscience chez certaines personnes.
Que ce soit l’environnement de travail, les collaborateurs, l’équipe, l’esprit de l’entreprise, la rémunération, il n’y a pas qu’un seul point à prendre en compte. Dresser une liste des points positifs et négatifs peut aider à y voir plus clair.
La question du salaire dans le bien-être au travail est un point particulier. La rémunération peut à la fois être un frein à l’épanouissement personnel comme un avantage évident. Si cela empêche de découvrir de nouveaux horizons ou de se tourner vers un métier plus adapté à ses valeurs, c’est un frein. Si la rémunération est l’unique point positif dans la liste, ce n’est donc pas suffisant pour se sentir bien dans son travail.
S’identifie-t-on à ce qu’on fait ?
À la question « vous faites quoi dans la vie ? » on a tous tendance à répondre « je suis… » plus notre profession : chef d’entreprise, psychiatre, manager, data scientist, etc. Ne serait-il pas plus judicieux de répondre « je fais… » plus notre métier ? C’est une façon de mettre une distance entre ce que nous sommes et notre fonction.
Une fonction, une profession, un métier suffit-il à définir une personne ? La réponse semble évidente, cependant la réalité nous rappelle rapidement que c’est souvent le cas. Certains réseaux sociaux comme LinkedIn et Viadeo résument un profil à ses fonctions, diplômes, expériences et à son réseau professionnel. Loin de critiquer ces outils digitaux qui peuvent finalement se résumer à un CV en ligne, il faut pourtant savoir prendre de la distance avec ceux-ci.
Ce que l’on fait dans la vie, dans le cadre professionnel, devrait correspondre de près plutôt que de loin à ses valeurs.
La première et imparfaite pyramide des besoins humains de Maslow
La pyramide de Maslow est un outil reconnu pour savoir ce que l’être humain cherche dans la vie et ce qui le motive. Cette théorie permet également de mieux s’analyser et de mieux comprendre ce que cherchent les personnes qui font des choix différents. Ces deux concepts clés aideront à soulever de bonnes questions pour mieux vivre son travail.
Bien-être au travail et pyramide de Maslow : quel est le lien ?
Qu’est-ce qui motive une personne ? Qu’est ce qui la pousse à se lever le matin alors qu’elle pourrait rester confortablement installée dans son lit douillet ? C’est la question à laquelle Abraham Maslow, chercheur américain en psychologie, consacra sa vie.
Il publie en 1943 une théorie résumant ses recherches : “la théorie de la motivation“. Il y avance que l’Homme possède cinq besoins qu’il cherche à combler, l’un après l’autre, afin d’être heureux.
Si l’on peut établir un lien entre besoin et bien-être c’est parce qu’un métier devrait répondre à différents types de besoins que nous détaillerons par la suite.

Les besoins physiologiques et de sécurité
Un travailleur, un employé, un salarié ou un indépendant cherche en travaillant à satisfaire des besoins essentiels : se loger, se nourrir, se chauffer, prendre soin de sa famille, etc. Autrement dit, il assure sa survie immédiate. L’Homme remplit ainsi ses besoins physiologiques.
Puis, il essaie d’assurer son existence à long terme : éviter les menaces physiques, posséder des ressources financières pouvant lui assurer une bonne santé. Ce sont les besoins de sécurité.
Les besoins d’appartenance et d’estime
S’identifier à un groupe, développer des relations amicales, amoureuses et familiales permettent à une personne de s’intégrer dans la société, de trouver sa place en d’autres termes. L’homme est une créature sociale qui a besoin de faire partie d’une communauté pour s’épanouir. Il comble ainsi son besoin d’appartenance.
Le processus d’onboarding dans une société doit donc aider le nouvel employé à mieux trouver sa place et à définir son rôle. La vie en entreprise est un microcosme, une version réduite de la société en général d’où le lien entre la pyramide de Maslow et le bien-être au travail.
Pour être une personne importante et estimée, il y a deux solutions : en avoir l’air et l’être vraiment. Mais ce qui compte vraiment c’est comment cette personne s’estime, comment elle va satisfaire son propre besoin d’estime dans la sphère du travail comme ailleurs. Une personne qui n’a pas d’estime pour sa fonction et les tâches qui lui sont données sera moins impliquée, moins motivée et plus susceptible de quitter l’entreprise.
Plus que l’estime de soi, l’estime des autres, de ses collègues et supérieurs est un autre point à prendre en compte. Si les efforts d’un salarié ne sont pas reconnus, s’il n’est pas rémunéré à la hauteur de ses diplômes ou de son engagement, le bien-être au travail sera forcément impacté.
Le besoin de s’accomplir pour être bien dans son travail
Se sentir utile, évoluer au sein d’une société, apprendre et partager contribuent grandement au bien-être. C’est une façon de trouver sa voie et de s’y consacrer. Ce dernier besoin est le besoin d’accomplissement.
Stagner professionnellement est un élément déclencheur pour une reconversion professionnelle. Le manque d’accomplissement se traduit par une perte d’efficacité, un manque d’implication et un désintérêt pour le fonctionnement de la structure. Si ce besoin n’est pas satisfait, aucun team building n’arrivera à remotiver l’équipe.
Mais la théorie de la motivation rencontra beaucoup de critiques à sa publication, et pour de bonnes raisons. Ce qui amena Maslow à revoir sa pyramide.
Bien-être au travail : pourquoi une nouvelle pyramide était nécessaire ?
La première critique faite à la version originale de la pyramide portait sur le fait que la hiérarchie des besoins était trop rigide. Combien de personnes quittent aujourd’hui leur emploi bien payé pour ouvrir un bar ou aller élever des brebis dans le Larzac ? Énormément ! Tous ces gens acceptent de se mettre en danger pour trouver du sens. Autrement dit, ils font passer leur besoin d’accomplissement avant leur besoin de sécurité.
À chacun sa voie !
Dans un autre registre, on peut évoquer Grigory Perelman, brillant mathématicien Russe qui a refusé la prestigieuse médaille Fields et le million de dollars l’accompagnant. Il a déclaré : “Je ne suis pas intéressé par l’argent, ni par la gloire”.
Cette histoire nous montre bien que nous n’accordons pas la même importance à chaque besoin. D’ailleurs, Maslow admit que la hiérarchie des besoins était plus flexible qu’il ne le pensait au début.
On reprocha également à Maslow d’avoir ignoré certains besoins. Maslow entendit cette remarque et compléta sa pyramide de trois besoins :
- Le besoin cognitif : Comprendre le monde qui nous entoure, augmenter notre intelligence et notre savoir.
- Le besoin esthétique : Chercher à s’entourer de beauté.
- Le besoin de transcendance : Se consacrer à une cause plus grande que nous (professionnelle, spirituelle, sociale…).
Ainsi, la pyramide des besoins finale prend cette forme :

La théorie des ancres : un outil pour être bien dans son travail
Pour être bien dans son travail, celui-ci doit apporter de la satisfaction. Pour apporter de la satisfaction, il doit remplir vos attentes. Mais « Qu’est-ce que j’attends de mon travail ? » est une question que l’on se pose rarement. Surtout que nos attentes peuvent évoluer en cours de carrière.
Beaucoup d’entre nous font un travail « par défaut ». Ils ont suivi le chemin que quelqu’un d’autre avait tracé pour eux ou saisi une opportunité qui se présentait sans prendre le temps de réfléchir. Imaginez que nous nous rencontrions, et que je vous demandais « Pourquoi faites vous ce travail en particulier ? ». Votre réponse serait-elle convaincante ?
Parfois, on a la chance de travailler pour un super leader, qui nous apporte la réponse à cette question. Il donne du sens aux tâches réalisées (besoin de transcendance), développe et valorise ses collaborateurs (besoin d’accomplissement et d’estime), leur propose des défis (besoin cognitif) et développe un sentiment de communauté dans son équipe (besoin d’appartenance). C’est d’ailleurs ce qui fait la différence entre un leader et un manager.
Malheureusement ces personnes sont aussi fréquentes que les oasis dans le désert. Mais à défaut de tomber sur une telle personne, vous pouvez devenir votre propre leader et vous mettre au service de votre propre projet. Nous l’avons vu plus haut, nous avons des besoins différents. Pour vous, la question va être de savoir ce que vous attendez de votre travail.
Pour y répondre, vous pouvez vous aider de la théorie des ancres, mise au point par le psychologue du travail Edgar Schein. Selon lui, une personne peut chercher à accomplir huit ancres (objectifs) différentes via son travail :
- L’ancre technique : Devenir un expert dans son domaine, acquérir des nouvelles compétences, se perfectionner (Besoin cognitif / estime / d’accomplissement).
- L’ancre managériale : Occuper un poste à haute responsabilité, et vous cherchez à gravir rapidement les échelons (Besoin d’estime / d’accomplissement).
- L’ancre d’autonomie : Vous cherchez la liberté et l’autonomie (Besoin d’accomplissement).
- L’ancre de stabilité : Vous désirez la sécurité de l’emploi et la stabilité géographique (Besoin de sécurité).
- L’ancre de créativité : Vous cherchez un travail qui remplisse votre besoin de créer et d’innover (Besoin esthétique / d’accomplissement).
- L’ancre de dévouement : Vous voulez vous mettre au service d’une grande cause ou en rapport avec vos centres d’intérêt (Besoin de transcendance).
- L’ancre de défi : Vous voulez vous dépasser, affronter et triompher des obstacles (Besoin d’accomplissement).
- L’ancre de qualité de vie : Vous désirez un travail qui vous permettre de vivre une vie agréable, notamment avec un bon équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle (Besoin d’accomplissement).
- L’ancre internationale : Vous voulez un travail qui vous permettre de découvrir d’autres pays et d’autres cultures (Besoin cognitif).
Vous le voyez, beaucoup considèrent que le travail doit être une source d’accomplissement. Et vous pouvez vous accomplir de bien des façons différentes, à vous de trouver la vôtre !
A noter que certaines personnes se réalisent aussi hors du travail (via leurs familles, leurs voyages, leurs loisirs, leur communauté), et que celui-ci occupe seulement une fonction “support” (voir les ancres de stabilité et internationale)
Quoiqu’il en soit, si vous traînez des pieds pour aller travailler, c’est que vous n’avez peut-être pas aligné votre travail avec vos ancres de carrière. Et ceci peut expliquer que vous soyez mal dans votre travail.
Pas la peine de vous accabler : savoir ce qu’on veut c’est déjà ouvrir une porte vers un futur meilleur. Trouvez un travail correspondant à votre pourquoi et vous pourrez vous sentir mieux au travail.